Gilles Racine
Forró in the Dark
Forró in the Dark a sorti en 2006 un premier album ultrafestif, Bonfires of São João, lequel était parrainé par des invités aussi prestigieux que David Byrne ou Bebel Gilberto. Un début plus que prometteur pour ce groupe new-yorkais composé de quatre musiciens dont certains ont collaboré avec Beck, Tom Waits, Johnny Cash ou encore les Lounge Lizards.
Originaires du Brésil et du Salvadore, les membres de Forró in the Dark ont pour objectif premier de faire danser les gens toute la nuit. Pour mener à bien cette mission de très haute importance, ils ont choisi le forró, une musique traditionnelle du nordeste brésilien. Et ça fonctionne plutôt bien.
Le forró? Au Brésil, le terme évoque un instant de fête et de rassemblement. Mais il désigne avant tout un style musical quelque peu délaissé. Celui-ci aurait été inventé à la fin du XIXe siècle par les colons européens, occupés le jour à construire le réseau ferroviaire du pays. Rien de surprenant alors d’y déceler des signes de polka, de musique klezmer ou encore de musique rom.
Avec Forró in the Dark, ce style musical se décline ainsi: alors que tous les musiciens sont généralement affublés d’un micro pour la voix, chacun d’entre eux manie avec assurance des instruments aussi variés que le zabumba, instrument de percussion du nordeste brésilien, le pifano, genre de flûte aux origines controversées, mais aussi la guitare ou encore le saxophone, signes évidents des brassages culturels à l’origine de la richesse musicale du Brésil.