Festival de la cité de Lausanne - du 28 juin au 3 juillet 2011 - 40ème édition

No Future! Slogan de la fin des années 70, il correspondait à la philosophie nihiliste du mouvement punk qui mettait une énergie phénoménale à l’exprimer. Une folle vitalité qui a séduit le danseur et chorégraphe Faustin Linyekula même s’il est difficile pour un jeune Africain, originaire de la République démocratique du Congo, de refuser un futur qu’il n’a jamais eu.

Encore plus difficile pour lui de croire à l’avenir et à des rêves aussi minces que les mouchoirs en papier bas de gamme vendus dans les rues de Kinshasa.

Alors pourquoi ne pas utiliser, dans un spectacle teinté d’humour et complètement déjanté, l’énergie extraordinaire des guitares et des voix des musiciens congolais? Détourner les propos et les sons de ceux qui d’habitude chantent leur propre gloire, le pouvoir, la beauté des femmes, la joie démesurée d’avoir des fringues griffées et des voitures de marque… le chant d’une vie rêvée comme si tout allait bien dans un pays où tout est à reconstruire chaque matin.

more more more… future, le spectacle de Faustin Linyekula vibre de la même énergie trash que celle des jeunes Anglais qui s’étaient emparés de la musique pour tout casser dans une société décrétée sans futur.

Avec l’incroyable Flamme Kapaya, l’un des meilleurs guitaristes de sa génération, le chorégraphe ne veut pas incarner la destruction d’un pays qui l’est déjà, mais juste rêver les pieds dans la terre, construire sur ces ruines un peu plus de futur.